L’inflation de la zone euro est encore largement exogène, mais elle va devenir endogène
Au premier trimestre 2022, l’inflation aux États-Unis est essentiellement endogène (elle vient surtout de la hausse des salaires et des marges bénéficiaires des entreprises), l’inflation dans la zone euro est essentiellement exogène (elle vient surtout de la hausse des prix des matières premières). Tant que l’inflation est exogène, la Banque Centrale n’a pas de raison d’intervenir. Mais la BCE peut légitimement se demande r si l’inflation de la zone euro ne va pas devenir endogène. Il est en effet très probable que les salariés de la zone euro vont demander un rattrapage des salaires qui corrige leur perte de pouvoir d’achat, et que les salaires vont augmenter beaucoup plus vite dans la zone euro en 2023 qu’en 2022. Si la BCE anticipe cette évolution, elle devrait lutter dès aujourd ’ hui contre cette inflation endogène future, mais c’est difficile , d’une part parce que l’inflation endogène n’est pas encore observée, d’autre part parce que la guerre en Ukraine rend difficile un durcissement de la politique monétaire en Europe.