L’inflation importée et l’inflation domestique ne sont pas du tout les mêmes
Lorsque l’inflation est importée (avec la hausse des prix de l’énergie, des métaux, des produits agricoles importés), il y a prélèvement sur le revenu réel du pays et baisse de la demande intérieure. La question est de savoir si la charge de la hausse des prix des produits importés est supportée surtout par les ménages (auquel cas il y a recul de la consommation), par les entreprises (auquel cas il y a recul des profits), ou par l’État (auquel cas il y a recul de la demande de ceux qui anticipent qu’ils seront taxés plus tard). Cela dépend du degré d’indexation des salaires sur les prix et de l’intervention de la politique budgétaire. Lorsque l’inflation est domestique, il n’y a pas de perte de revenu réel globalement ; il y a uniquement un possible transfert de revenu réel entre les ménages et les entreprises, qui dépend des hausses relatives des salaires et des prix. Aujourd ’ hui, aux États-Unis, l’inflation supplémentaire est essentiellement domestique ; dans la zone euro, elle est essentiellement importée. Cela signifie que l’inflation va réduire la croissance dans la zone euro, mais nettement moins aux États-Unis.