L’inflation sous-jacente est-elle cyclique ou acyclique ?
Au cours des derniers mois , la trajectoire de l’inflation sous-jacente a eu tendance à se normaliser aux Etats-Unis , se stabilisant légèrement au-dessus de 2%. Dans le même temps, elle est restée ancrée a utour de 1% en zone euro. La question de la faiblesse structurelle de l’inflation sous-jacente en zone euro reste donc entièr e. Afin de l’expliquer, nous nous inspirons des travaux de la Réserve Fédérale de San Francisco et décomposons les composantes de l’inflation sous-jacente en deux catégories : les composantes cyclique s et acyclique s . La cyclicité est ici évaluée en considérant la courbe de Phillips pour chaque composante de l’inflation sous-jacente. Au regard des contributions des deux indices construits (cyclique et acyclique), la faiblesse de l’inflation sous-jacente en zone euro est le résultat de forces presque parfaitement équilibrées, bien que le poids de chacune des composantes dans l’inflation soit très différent (64% pour les composantes acycliques, 36% pour les composantes cycliques). Afin d’expliquer ces évolutions, nous nous intéressons plus en détail à ces deux sous-indices. Nous montrons que 40% de la décote de la composante acyclique provient de la composante des services de transport dont la volatilité a fortement augmenté ces dernières années. D’autre part, la contribution cyclique semble être sur les rails d’une reprise progressive, et si rien ne vient la perturber d’ici là , elle devrait vraisemblablement retrouver sa moyenne de long-terme d’ici fin 2020. En somme, la trajectoire de l’inflation sous-jacente dans les prochains mois semble être orientée à la hausse, essentiellement grâce à l’évolution, relativement lente au regard du passé mais constante, de la composante cyclique .