L’« Inflation Targeting » n’a pas été encore remplacé par une autre théorie
La Réserve Fédérale, la BCE, la Banque d’Angleterre sont encore des utilisateurs de l ’« Inflation Targeting » : elles visent une cible d’inflation à l’horizon de 1 an/1½ an, afin de ne pas perdre leur crédibilité. Elles peuvent avoir introduit un peu de souplesse, toutefois, dans le calcul de l’inflation cible. Cela implique aujourd’hui qu’elles vont devoir monter leurs taux d’intérêt plus, surtout dans la zone euro et au Royaume-Uni, que ce que les marchés financiers anticipent. Une seule grande Banque Centrale a adopté une théorie différente, c’est la Banque du Japon. La Banque du Japon a adopté le « Yield Curve Control » (le contrôle des taux d’intérêt à long terme), ce qui a comme objectif de donner les mains libres à la politique budgétaire, et utiliser comme instrument de lutte contre l’inflation la non-indexation des salaires aux prix qui freine la demande intérieure quand il y a de l’inflation. Les autres Banques Centrales pourraient-elles passer au « Yield Curve Control », avec un objectif de taux d’intérêt à long terme quasi nul ? Cela ne nous semble pas possible : la non-indexation des salaires aux prix ne serait pas acceptée socialement ; il faudrait accepter l’absence de contrôle de la quantité de monnaie et l’instabilité financière qui en résulte (bulles sur les prix des actifs, progression excessive du crédit, instabilité du taux de change).