L’intervention massive et durable des États va-t-elle accroître l’efficacité des économies ?
Clairement, la crise de la Covid va pousser les États à augmenter leur intervention dans l’économie, à moyen terme, au-delà de leur réaction instantanée à la crise. Partout on voit annoncer des programmes d’investissement dans la transition énergétique, l’industrie et les relocalisations, la santé, la formation, l’innovation, les réseaux, les infrastructures… L’objectif est d’améliorer l’efficacité de l’économie et la croissance de long terme, mais est-on sûr que cet objectif sera atteint ? Il existe ici bien sûr les deux écoles habituelles : ceux qui pensent que le rôle accru de l’État est important pour combler les lacunes du secteur privé, internaliser les externalités ; les « libéraux » qui pensent que l’État alloue moins bien les investissements (l’épargne) que le secteur privé. Les difficultés sont connues : toutes les dépenses publiques et tous les investissements publics n’ont pas un effet favorable sur la productivité et l’emploi ; il faut donc pouvoir sélectionner les dépenses qui sont efficaces ; la gouvernance de l’intervention de l’État est importante ; « top-down », avec des choix stratégiques faits par l’État ou « bottom-up » avec un accompagnement par l’État d’initiatives du secteur privé ; inévitablement, ce rôle accru de l’ État entraînera une hausse de la pression fiscale, avec les distorsions possibles induites.