L’inutilité d’un “jeu à somme nulle†entre les groupes d’agents économiques d’un même pays, ou bien “il ne sert à rien de prendre à l’un pour donner à l’autre“
Nous allons prendre l’exemple de la politique économique menée aujourd’hui en France. L’environnement est le suivant : il y a une contrainte d’offre : la production est limitée par l’insuffisance du capital moderne, par les difficultés d’embauche des entreprises ; le niveau de production est donc limité par ces contraintes d’offre ; il y a une contrainte extérieure : il n’est pas envisageable que, sans limite, des re venus soient distribués dans le pays , financés par l’endettement extérieur. Sou s cette double contrainte : si une catégorie d’agents économiques reçoit davantage de revenus, une autre catégorie d’agents économiques doit recevoir moins de revenu, puisque le niveau global de revenu est donné (limité par la contrainte d’offre). Ceci veut dire par exemple que si on accroît le revenu des actifs (de ceux qui ont un emploi), on ne peut pas ramener les chômeurs à l’emploi ; si l’Etat baisse un impôt, il doit accroître un autre impôt ou réduire les dépenses publiques, puisqu’il ne peut pas avoir un déficit budgétaire plus élevé qui, si la production ne peut pas augmenter, aboutirait à un déficit extérieur plus élevé qui ne peut pas être financé. Il y a donc « jeu à somme nulle » : si un groupe d’agents économiques a davantage de revenu, un autre groupe d’agents économiques doit avoir moins de revenu. Déclencher un jeu à somme nulle entre les agents économiques (entre les actifs occupés et les chômeurs, entre les actifs et les retraités…) ne change pas, au premier ordre, l’équilibre économique, et crée donc des transferts de revenu dont l’utilité macroéconomique n’est pas évidente, sauf cas particulier où des effets incitatifs favorables apparaîtraient.