L’organisation optimale entre la politique budgétaire et la politique monétaire dans la zone euro
L’organisation traditionnelle était dans le passé qu’à la fois la politique budgétaire et la politique monétaire de la zone euro étaient contracycliques. Puis, la politique budgétaire de la zone euro a perdu sa caractéristique contracyclique : elle est devenue procyclique aussi bien dans les périodes de recul de l’activité (2011-2013) que dans les périodes de croissance (2016-2019 et dans le futur ) . Une politique budgétaire procyclique impose des contraintes fortes à la politique monétaire : dans les périodes d’activité faible, la politique monétaire doit devenir très expansionniste ; dans les périodes de croissance, elle doit continuer à assurer la soutenabilité des dettes publiques. Enfin, la politique monétaire elle-même est devenue procyclique dans les périodes d’expansion, pour stimuler l’emploi, on l’a vu , pour assurer la soutenabilité des dettes, ce qui fait courir le risque d’une instabilité financière forte (hausse ininterrompue des prix des actifs…). La situation présente (politique budgétaire et politique monétaire de la zone euro procycliques au moins dans les périodes d’expansion) a donc des inconvénients graves (nécessité pour la politique monétaire de maintenir la solvabilité des É tats, instabilité financière). Il serait donc certainement optimal de revenir à la situation historique o ù les deux politiques économiques sont contracycliques. Mais cela va se heurter à beaucoup de résistances : le niveau très élevé des dettes publiques qui empêche la politique monétaire de devenir contracyclique ; le besoin de dépenses publiques nouvelles (transition énergétique, innovation, santé, industrie, éducation…) qui empêche la politique budgétaire de devenir contracyclique, et qui imposera probablement que les nouvelles règles budgétaires européennes soient très peu contraignantes.