L’équilibre du marché du pétrole va-t-il évincer la production de l’Arabie Saoudite ?
Si on croit les prévisions faites en novembre 2019 par l’OPEP, la production de pétrole des Etats-Unis va augmenter de 4,2 millions de barils par jour entre 2019 et 2024, dont 3,6 millions venant de la production de pétrole de schiste. Le reste des pays producteurs de pétrole non membres de l’OPEP augmenterait sa production, toujours de 2019 à 2024, de 3,8 millions de barils par jour (ce qui vient essentiellement du Canada et de l’Amérique Latine). Ceci devrait faire apparaître un excès structurel d’offre de pétrole sur la demande à partir de 2020, et, sans réaction de la part de l’OPEP, la chute du prix du pétrole, surtout si des mesures sont prises pour réduire les émissions de CO 2 . Pour maintenir le prix d’équilibre du pétrole au-dessus de 60 dollars le baril (pour le Brent), la seule solution serait que l’OPEP réduise sa production, ce qui, dans la pratique, veut dire une baisse de la production de l’Arabie Saoudite d’environ 3 millions de barils par jour, et même plus si les pays de l’OCDE décident de respecter les accords climatiques internationaux. Mais peut-on croire que l’Arabie Saoudite accepte de perdre 30% de sa production de pétrole en 5 ans dans le scénario tendanciel, beaucoup plus encore dans le scénario de respect des engagements climatiques ?