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Benoît Maynard

Metals & Mining : Chine, secteur des métaux, stop ou encore ?

Le poids et l’influence de la Chine sur l’évolution de l’économie mondiale sont indéniables , quelques chiffres permettent d’en mesurer l’ampleur : 1/  la Chine représentait en 2018 16% du PIB mondial contre 7% en 2008 ; 2/  le pays est le premier exportateur mondial (en valeur), le deuxième importateur derrière les Etats-Unis ; 3/ pour 2019, Natixis anticipe une croissance de 6,3% de l’économie chinoise, contre 2,0% pour les Etats Unis et seulement 1,1% pour la zone euro. Afin d’illustrer, ce rôle de « poumon » de l’économie mondiale, nous pouvons également rappeler que sur le segment des métaux et des mines , la Chine était en 2018 : 1/ le premier producteur mondial d’acier (51% en 2018 contre 38% en 2008) ; 2/ le premier importateur mondial de fer, de nickel, de cobalt ou encore de cuivre . Compte tenu de ce poids de la Chine sur le secteur, le ralentissement de la croissance chinoise attendue sur 2019/20 (6,6% en 2018, 6,3% en 2019 et 6,2% en 2020, voir Natixis - Table Forecast ) peut laisser penser que le secteur devrait être pénalisé . D’autant que ces chiffres de croissance nominaux masquent, sans doute, un ralentissement plus marqué . Lors du G20 d’Osaka, les Etats-Unis et la Chine ont annoncé qu’ils comptaient reprendre leurs discussions sur les taxes douanières récemment mises en place. Si le climat devait s’apaiser, nous pensons toutefois que compte tenu de divergences marquées, le scénario le plus favorable que nous puissions espérer est une pause de la guerre commerciale et le début d'un nouveau cycle de négociations. A court terme, les incertitudes vont probablement persister et pèseront sur le dynamisme économique chinois (pays partenaires et voisins) . Dans le même temps, ne négligeons pas les impacts positifs que devraient générer les investissements massifs dans le cadre du projet de « Belt and Road Initiative » (BRI). Natixis (voir «  The impact of China’s Belt and Road initiative on commodities  ») estime que ce sont principalement les secteurs de l’acier, du cuivre, du zinc et de l’aluminium qui en bénéficieront. Lors du China Development Forum de mars dernier, le CEO de BHP indiquait d’ailleurs que la mise en place de la BRI devrait générer une hausse de 9% de la demande annuelle d’acier sur les 10 prochaines années et de 7% de la demande de cuivre, en Chine et le long de la BRI (pays partenaires des projets et voisins). Les émetteurs présents sur les segments du cuivre (Glencore, BHP) et du minerai de fer (Vale, Rio Tinto) sont les plus exposés à un éventuel ralentissement de l’économie chinoise . En intégrant un scénario pessimiste (baisses de 10% des prix et des volumes sur 2020/21), les impacts négatifs sur les EBITDA seraient toutefois contenus. Seul Vale, verrait son levier se dégrader. Ce point combiné aux problèmes que le groupe rencontre au Brésil (baisse de production, amendes) pourraient conduire S&P et Fitch à suivre la voie ouverte par Moody’s en février dernier et dégrader leur notation du groupe brésilien (note actuelle de BBB- dans les deux cas).
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Benoît Maynard

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