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Mid-year Outlook 2025 - L’été sera chaud, l’automne aussi

C’est peu dire que les six premiers mois de 2025 ont confirmé que le monde était entré dans une ère chaotique, volatile, martiale, non coopérative où l’inquiétude l’a souvent disputée à l’incompréhension. Il y a peu de chances que cela change pour le reste de l’année. A défaut de convictions, quelques lignes de tendances qui devraient se prolongerLa guerre commerciale va continuerLes Etats-Unis sont déjà à plus de 15% de droits de douane avant les annonces du 9 juillet, la Chine exige pour ses terres rares photos et détails des technologies dans lesquelles elles sont utilisées, l’Europe hésite entre rester low profile et montrer les dents de son outil anti-coercition qui semble idoine. La recherche de chaînes de production résilientes et régionalisées va s’accélérer. Le découplage entre économie aussi. Les US ne reçoivent plus que 13% des exportations chinoises (-35% en mai) contre 21% en 2016.Pas de gagnants, que des perdants sauf l’Allemagne ?L’économie US n’en profite pas avec une confiance des ménages en berne, des prix qui augmentent tout comme le chômage alors que les baisses d’impôts ne concerneront que peu de personnes au final. On prévoit 1,2% de croissance (vs 2,8% en 2024) et un ralentissement qui poussera la FED a baisser les taux 2 fois cette année.L’Europe serait autour de 1% avec la France à 0,6%. L’Allemagne va passer d’économie malade de l’Europe à moteur boosté avec 850 Mds de dépenses annoncées d’ici 2029, soit un stimulus de 18 pts de PIB avec une hausse des investissements publics de 55% dès l’année prochaine. Le budget de la défense atteindra les 3,5% du PIB et doublera à 162 Mds d’ici 2029.La Chine va bien connaitre une croissance supérieure à 4% cette année et a bien navigué les six premiers mois de la tempête tarifaire. L’Inde semble un possible gagnant, le Vietnam moins.La dédollarisation continue de poser questionAlors que le déficit approche de nouveau les 7% (150 milliards de dépenses publiques supplémentaires au T1, allo Elon?), que les émissions vont augmenter, que le commerce mondial va ralentir, que les créditeurs historiques rapatrient leur épargne (les réserves chinoises en dollars étaient de 1300 Mds en 2011, elles ne sont plus que de 750 Mds), le dollar continue de baisser. Notre call d’un EURO à 1,18 semble à portée d’une nouvelle salve de droits de douane (le 9 juillet ?).Le prix du pétrole ne devrait pas remonterMalgré les bombardements en Iran, le pétrole reste sous les 80 dollars. Entre ralentissement de l’économie mondiale,  électrification (1 voiture sur 4 vendue dans le monde en 2025 est désormais électrisée) et hausse de la production de l’OPEP, le Brent devrait finir l’année autour de 63$ selon nous. Le risque principal étant bien évidemment Ormuz (20% du trafic, à 90% destiné à l’Asie, Chine et Inde en tête alors que 3% seulement navigue vers l’Europe ou les US).Les marchés devraient continuer de résisterEntre résultats qui se maintiennent, taux de marges confortables, épargne abondante soutien du policy mix, on attend le S&P500 à 6200 et l’Euro Stoxx 50 à 5700 en fin d'année. Un des gros risques serait la remise en cause des valorisations de la monétisation de l’IA quand OPEN AI est valorisé 300mds et brûle 5 mds de cash l’année dernière. Perplexity qui vaut 400 fois des bénéfices de 34M nous laisse penser que le nom est bien à-propos…Entre baisses des taux attendues, supply en hausse et rapatriement des flux vers son « habitat domestique », la compétition pour l’épargne va devoir s’accompagner de supplément de rendement et devrait conforter la pentification des courbes tout en prolongeant le mouvement sur les swap spreads.Le découplage entre la Chine et les Etats-Unis va s’accélérer. Peut-être avec l’EuropeLa Chine est de moins en moins arrimée aux Etats-Unis avec plus que 15% de ses exportations contre 21% en 2016. En mai, les exportations aux US ont baissé de 35% quand celles à destination de l’Europe ont progressé de 11%.L’adoption de la Section 899, si elle devait taxer les bénéfices faits aux Etats-Unis, serait encore plus impactante que les droits de douane et risque d’augmenter l’attentisme, voire le repli des investissementsLa planète ne pourra pas rester sous les 1,5 degré d’ici la fin du siècle. On y est déjàDes espoirs néanmoins, la Chine malgré un rythme de croissance de près de 5%, voit ses émissions baisser de 1%. L’Europe tient la cadence avec des émissions, par rapport à 1990, en baisse de 37% et peut tout à fait espérer atteindre les -55% d’ici 2030… si l'on accélère la transition. Notamment les 10% les plus riches, responsables des 2/3 des émissions mondiales (i.e. tous ceux qui gagnent plus de 43 k bruts annuels… ).
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