Même si elle s’inquiète de la hausse forte des prix des actifs, la BCE peut-elle remonter les taux d’intérêt ?
La BCE manifeste maintenant son inquiétude vis-à-vis de la hausse des prix des actifs, en particulier des prix de l’immobilier. Il est d’abord clair que cette hausse est due à ses propres actions : taux d’intérêt à long terme très bas, taux d’intérêt réels à long terme très négatifs, fortes injections de liquidités : tant que la politique monétaire est aussi expansionniste, les politiques macroprudentielles ne peuvent pas faire grand-chose pour arrêter les hausses des prix des actifs. La BCE peut-elle alors remonter ses taux d’intérêt pour stabiliser les prix des actifs ? La stabilisation des prix des actifs supposerait une remontée importante des taux d’intérêt, difficile à envisager avec : la nécessité d’assurer la soutenabilité de la dette publique ; la volonté d’augmenter le taux d’emploi ; la nécessité de soutenir la réalisation des investissements nécessaires à la transition énergétique qui sont de rentabilité financière modeste.