Monétisation et mutualisation des dettes ou monétisation et mutualisation + solidarité ?
La question se pose aussi bien pour la BCE que pour la Commission Européenne (ou la BEI, l’ESM) : lorsque la BCE utilise le Quantitative Easing , elle achète les dettes des pa y s au prorata de leur poids dans le capital de la BCE : elle aide tous les pays à se financer de manière homogène ; il s’ agit de monétis ation mais sans solidarité ; lorsque la BCE utilise le PEPP, son nouveau programme, elle peut acheter librement les dettes des pays sans contrainte de répartition entre les pays ; elle peut alors aider davantage à se financer les pays en difficulté, il s’agit donc de monétisation + solidarité ; si la Banque Européenne d’Investissement, le Mécanisme Européen de Stabilité ou l’UE émettent de la dette européenne qui est ensuite répartie entre les pays à poids fixes (ce qui est le cas pour l’ESM après les décisions récentes), il s’agit de mutualisation des dettes, sans solidarité. S’il y a une émission européenne (qui serait de facto un Eurobond), et si une partie plus importante de cette émission peut être reversé e aux pays en plus grande difficulté, il s’agit de mutualisation + solidarité. Ce n’est que s’il y a monétisation + solidarité et mutualisation + solidarité qu’on peut éviter : l’ouverture des spreads des pays périphériques ; l’insuffisance du plan de relance dans les pays périphériques.