Où iraient les spreads de taux d’intérêt des pays de la zone euro vis-à-vis de l’Allemagne si la BCE ne s’intéressait plus qu’à l’inflation ?
Que se passerait-il pour les spreads de taux d’intérêt des pays de la zone euro (nous regardons France, Espagne, Italie, Portugal, Grèce) si la BCE revenait à son comportement d’avant 2012, c’est-à-dire ne s’occupait plus que de lutter contre l’inflation ? La hausse forte de l’inflation de la zone euro va en effet forcer la BCE à se consacrer de plus en plus à la stabilisation des prix et de moins en moins à ses autres objectifs (dont la soutenabilité des différentes dettes publiques). On peut alors regarder : où étaient les spreads de taux d’intérêt entre pays avant 2012 ; ce que pourrait être le rôle de l’Europe (ESM par exemple) ; comment a évolué la situation en ce qui concerne la soutenabilité des dettes publiques : croissance potentielle, niveau des dettes publiques et des déficits publics primaires. On voit alors : que lorsqu’on croyait en un « bail-out » des pays en difficulté, les spreads de taux d’intérêt étaient très faibles : il y a aujourd’hui une possibilité de sauvetage par l’Europe (par l’ESM), ce qui réduit le potentiel d’ouverture des spreads ; mais que les déterminants de la soutenabilité des dettes publiques se sont dégradés, ce qui va en sens inverse.