Objectif d’inflation, mais pour quelle inflation ?
Au début des années 1980, les Banques Centrales des pays de l’OCDE ont décidé d’adopter un objectif d’inflation des prix des biens et services. Ceci résultait de l’analyse des coûts de l’inflation forte : perte de pouvoir d’achat pour les titulaires de revenus non indexés ; distorsion des prix relatifs et perte d’information sur les prix relatifs ; taxation massive des encaisses monétaires. Mais il semble que les coûts de prix des actifs élevés (de l’inflation des prix des actifs) sont beaucoup plus graves : risque de crise financière et de récession lorsque les bulles sur les prix des actifs augmentent ; excès d’endettement ; hausse des inégalités de patrimoine. Si le choix de l’objectif des Banques Centrales est lié à l’analyse des coûts de l’inflation (des prix des biens et services ou des prix des actifs), alors il serait logique de passer aujourd’hui d’un objectif d’inflation des prix des biens et services à un objectif d’inflation des prix des actifs. Le risque est donc que les principes de la politique monétaire des pays de l’OCDE résultent aujourd’hui d’une analyse f ai te il y a 40 ans, et que les raisons avancées par les Banques Centrales, pour ne pas stabiliser les prix des actifs, ne soient pas sérieuses.