Offre de monnaie : la contrainte de proportionnalité
Les politiques monétaires expansionnistes menées dans les pays de l’OCDE conduisent à une forte hausse de l’offre de monnaie (il s’agit ici de l’offre de monnaie pour les agents économiques non bancaires, pas de l’offre de monnaie de Banque Centrale). C’est ici qu’apparaît la contrainte de proportionnalité. Si la monnaie est une monnaie de transaction, il faut qu’à long terme elle évolue proportionnellement aux revenus, c’est-à-dire au PIB en valeur ; ceci explique qu’à long terme, si le PIB en volume est déterminé indépendamment de la politique monétaire ; il y a un lien strict entre croissance de l’offre de monnaie et inflation. Si la monnaie est une monnaie de placement, il faut qu’à long terme elle évolue proportionnellement à la richesse (qui inclut la monnaie, les obligations, les actions, l’immobilier…). Ceci explique que, dans cette approche, il y a un lien strict à long terme entre croissance de l’offre de monnaie et prix des autres actifs (financiers et immobiliers). Mais il apparaît un problème avec cette seconde théorie : si l’offre de monnaie croît rapidement, la richesse totale doit à long terme croître au même rythme, ce qui implique que la richesse totale croît continûment par rapport au revenu (au PIB en valeur). Ceci est impossible, parce que les revenus ne sont plus suffisants pour que les « jeunes » rachètent les actifs détenus par les « vieux ». Il y a alors deux possibilités : soit la croissance de l’offre de monnaie doit s’arrêter, les agents économiques ne voulant pas détenir plus de monnaie ; soit, même si cela ne se voit pas aujourd’hui, la croissance rapide de l’offre de monnaie finira par faire monter au même rythme les prix des biens et services.