On attend de l’industrie manufacturière du revenu (de la valeur ajoutée), pas des emplois
On parle beaucoup de réindustrialisation en France. Mais dans une situation de concurrence avec les pays d’Europe Centrale , les autres pays émergents, la réindustrialisation ne peut pas concerner l’industrie bas-moyen de gamme, qui emploie beaucoup de salariés, compte tenu du coût du travail en France. La réindustrialisation ne peut porter que sur l’industrie haut de gamme, très automatisée (robotisée) pour laquelle le coût du travail compte peu. Ce qu’on attend alors de l’industrie c’est une valeur ajoutée importante (une création importante de revenu s ), mais pas une création d’emplois importante, avec une productivité du travail beaucoup plus forte dans l’industrie que dans le reste de l’économie. Les créations d’emplois sont alors indirectes : cette industrie très productive génère un revenu très important qui alimente la demande de services, de construction et crée des emplois dans ces secteurs ; l’industrie manufacturière consomme directement beaucoup de services. Il peut donc y avoir retour au plein-emploi avec cette industrie productive elle-même peu créatrice d’emplois, avec la difficulté que ces emplois seront en moyenne peu qualifiés, et que leur création va donc accroître la polarisation du marché du travail entre emplois très qualifiés d’une part et emplois peu qualifiés d’autre part.