On peut douter légitimement de l’effet positif des taux d’intérêt très bas sur la croissance
La BCE indique régulièrement que ses modèles montrent que la politique des taux d’intérêt très bas a eu un effet positif sur la croissance de la zone euro (voir par exemple (1) et (2)  : sans la politique monétaire très expansionniste, la BCE estime que le PIB de la zone euro aurait été plus bas de 2,7% à la fin de 2018). Ce point de vue paraît cependant difficilement compatible avec : la remontée du taux d’épargne des ménages (probablement avec l’effet de revenu) ; l’absence de hausse nette du taux d’investissement des entreprises, la faiblesse de la croissance du capital et l’absence de baisse de la rentabilité du capital physique ; le maintien d’un investissement en logement faible (mais la remontée des prix de l’immobilier) ; la faiblesse du redressement du crédit ; l’accumulation de cash par les entreprises. C. ALTAVILLA, L. BURLO N , M. GIANNETTI, S. HOLTON “Is T here a Z ero L ower B ound? The E ffects of N egative P olicy R ates on B anks and F irms†ECB Working Paper n°2289, 7 juin 2019 M. ROSTAGNO, C. ALTAVILLA, G. CARBON I , W. LEMKE, R. MOTTO, A. SAINT GUILHEM, J. YIAN G OU “A T a l e of T wo Decades: the ECB’s M onetary P olicy at 20†ECB Working Paper n°2346, décembre 2019