Partir de l’explication des taux d’intérêt à long terme pour réfléchir à leur évolution
Notre point de départ est l’équation, estimée économétriquement, qui explique l’évolution du taux d’intérêt à 10 ans de la zone euro. Il est expliqué par : les anticipations de taux d’intérêt à court terme sur l’euro ; p a s par le taux d’intérêt à 10 ans aux États-Unis, ce qui est nouveau ; le niveau de la base monétaire de la BCE (de l’offre de monnaie de Banque Centrale) ; les anticipations d’inflation à 10 ans de la zone euro ; le taux d’épargne du Monde. Cela permet d’identifier tous les facteurs qui peuvent faire remonter le taux d’intérêt à long terme de la zone euro : une politique monétaire plus restrictive : hausse des taux d’intérêt à court terme ou réduction de la taille du bilan de la BCE (c’est le stock d’obligations détenu par la BCE, et pas le flux d’achats, qui importe) ; la hausse de l’inflation anticipée dans la zone euro, avec une sensibilité de 1,69 du taux d’intérêt à 10 ans à l’inflation anticipée à 10 ans ; la baisse du taux d’épargne du Monde (la fin du « saving glut ») : 1 point de baisse du taux d’épargne du Monde (due par exemple au vieillissement) accroîtrait très peu, de 3 points de base , le taux d’intérêt à 10 ans sur l’euro. Le message central est le suivant : l’absence de remontée importante du taux d’intérêt à 10 ans de la zone euro vient de ce que, aujourd’hui, la hausse de l’inflation anticipée a été compensée par la poursuite de l’expansion de la taille du bilan de la BCE. Un autre message important est la disparition de l’effet du taux d’intérêt à long terme des États-Unis sur celui de la zone euro.