Pays de l’OCDE : que se serait-il passé si les États n’avaient pas accumulé de dette publique ?
D epuis 2008, les pays de l’OCDE ont fortement accru leur taux d’endettement public, et on s’inquiète aujourd’hui du poids de la dette publique. Mais que se serait-il passé si les pays de l’OCDE n’avaient pas accru leur dette publique ? à court terme, bien sûr, le recul de l’activité et de l’emploi aurait été beaucoup plus fort ; mais nous nous intéressons surtout aux effets de moyen terme. Les pays de l’OCDE auraient eu un excédent d’épargne, qui a été corrigé par l’endettement public, et auraient accumulé des actifs extérieurs dans le Reste du Monde. Il y aurait donc eu un transfert d’épargne et de capital vers le Reste du Monde. Ceci peut sembler défavorable, mais tout dépend de l’usage fait de l’endettement public ; si l’endettement public dans les pays de l’OCDE y soutient la consommation, il ne conduit pas à un supplément de capital, et alors il vaudrait mieux prêter au Reste du Monde pour y accumuler du capital et ensuite recevoir le revenu sur ce capital exporté ; mais si l’endettement public des pays de l’OCDE y soutient l’investissement public et privé, il y conduit à un supplément de capital, et alors cette situation est préférable à l’accumulation d’actifs extérieurs, puisque l’OCDE ne reçoit que le revenu du capital sur ces actifs et pas le revenu du travail. L’endettement public est donc supérieur à l’accumulation d’actifs extérieurs à condition qu’il conduise à un supplément suffisant d’investissement privé et public.