Perte de niveau de PIB par rapport au PIB sans la crise de la Covid : la question centrale est celle du partage salaire par tête - emploi
Nous allons prendre l’exemple de la France, mais l’analyse s’applique à tous les pays de l’OCDE. A la fin de 2021 et encore de 2022, il restera un déficit important de niveau de PIB (6,3% en 2021 ; 4,4% en 2022) par rapport au niveau de PIB qui serait apparu sans la crise de la Covid. La question est donc de savoir comment cette perte de niveau de PIB sera répartie entre les différents agents économiques. Si la politique budgétaire reste celle qui a été annoncée, le niveau de PIB prévu intègre les effets des déficits publics ; pour que l’Etat prenne à sa charge une partie du déficit de niveau de PIB, il faudrait qu’il accroisse le déficit public par rapport à ce qui a été annoncé, ce qui n’est pas prévu aujourd’hui. Il est très probable que les entreprises vont être capables de redresser rapidement leur profitabilité, par le freinage des salaires et de l’emploi, grâce aussi à des aides de l’Etat ; elles ne subiront donc normalement pas de perte de revenu, malgré la perte de niveau de PIB. La perte de niveau de PIB devra donc être essentiellement supportée par les salariés. Si la masse salariale doit baisser comme le PIB, ceci peut venir soit d’une baisse du salaire par tête, soit d’une baisse de l’emploi. La question du partage entre salaire par tête et emploi de la perte de masse salariale va donc être centrale : la modération salariale pourra éviter les pertes d’emplois.