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Patrick Artus

Peut-il y avoir un affaiblissement structurel de la demande d’obligations européennes ?

La question que nous nous posons est la suivante : si la BCE arrêtait d’acheter des obligations de la zone euro, serait-il facile de trouver d’autres acheteurs et d’éviter une forte hausse des taux d’intérêt à long terme de la zone euro ? Y a-t-il toujours une forte demande mondiale pour la dette sans risque de la zone euro ? Si la réponse est négative, soit la BCE ne pourra pas arrêter ses achats d’obligations, soit les taux d’intérêt à long terme de la zone euro vont nettement remonter. Or, on peut s’interroger sur la vigueur de la demande d’obligations de la zone euro : les ménages en détiennent directement très peu ; les banques de la zone euro en détiennent pour des raisons réglementaires, mais ne désirent pas accroître leur détention ; les investisseurs institutionnels de la zone euro déforment leurs portefeuilles vers les actions, les actifs réels, sur lesquels ils ont des anticipations de rendement élevées ; les réserves de change des Banques Centrales augmentent peu et les investisseurs institutionnels étrangers sont incités à préférer la dette en dollars à la dette en euros.
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Natixis
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Patrick Artus

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