Peut-on attribuer à la crise de 2008-2009 les difficultés économiques de la France, de l’Italie, de l’Espagne ?

On fait souvent la parallèle entre la crise de 1929 et la crise de 2008 : la crise financière aurait des conséquences si graves et si durables sur l’économie qu’elle provoque une crise sociale, politique, l’arrivée au pouvoir de partis politiques nationalistes. Peut-on attribuer à la crise de 2008-2009 les difficultés économiques présentes de certains pays de l’OCDE ? Nous allons prendre l’exemple des trois grands pays de l’OCDE ayant un taux de chômage élevé : France, Italie et Espagne. La crise de 2008-2009 a effectivement : provoqu é une crise bancaire, avec la correction de l’excès d’endettement antérieur, de la canalisation antérieure du crédit vers l’immobilier, d’où l’apparition d’une bulle immobilière et l’inefficacité de l’utilisation de l’épargne ; eu des effets négatifs rémanents sur l’économie : perte d’investissement et de capital, perte de capital humain, ce qui réduit durablement la productivité et la capacité de production. Mais ces trois pays souffrent aussi de problèmes qui débutent bien avant la crise et ne sont pas liés à la crise : faiblesse de la modernisation des entreprises ; faiblesse des compétences de la population active et faible efficacité du système éducatif, chômage élevé des jeunes ; en conséquence, faiblesse des gains de productivité (sauf en France), désindustrialisation ; en France et en Italie, système fiscal défavorable à l’emploi. On ne peut pas, de loin, attribuer à la crise financière l’ensemble des difficultés présentes de la France, de l’Espagne et de l’Italie.