Peut-on ne pas être inquiet ?
Alors que les taux d’endettement public et les quantités de monnaie sont historiquement élevés, certains économistes proposent de profiter des taux d’intérêt à long terme très bas pour financer par la dette les investissements publics et dépenses publiques nécessaires (santé, formation, transition énergétique, r é industrialisation, infrastructures…). Visiblement ils ne s’inquiètent pas de la situation des finances publiques et de l’abondance de liquidité. Quelles sont les conditions pour qu’ils aient raison de ne pas être inquiets ? La seule configuration o ù on peut ne pas être inquiet est celle o ù le rendement des investissements publics et dépenses publiques supplémentaires est suffisamment élevé pour rester supérieur aux taux d’intérêt sur la dette publique même si ceux-ci remontent fortement. En effet : si les taux d’intérêt à long terme restent durablement très bas, l’évolution de la quantité de monnaie (puisqu’il faudra que les Banques Centrales continuent à acheter des obligations) et des prix des actifs sera insupportable ; si les taux d’intérêt à long terme remontent, et si le rendement des investissements publics réalisés est faible, les É tats seront rapidement insolvables avec une croissance potentielle restée faible. Beaucoup va donc dépendre de la capacité des É tats à sélectionner l es investissements publics et dépenses publiques de rendement élevé . O n peut avoir des idées général es sur ce sujet (R&D, éducation, industrie s d’avenir…), mais dans la pratique la sélection de s dé p ense s est beaucoup plus compliquée et se fait à un niveau plus fin.