Peut-on sauver le capitalisme ?

Le capitalisme « néo-libéral » qui apparaît au début des années 1980 est aujourd’hui confronté à quatre défis centraux : une déformation continuelle du partage des revenus au détriment des salariés qui ne re çoivent qu’une faible part des gains de productivité, ce qui accroît les inégalités et la pauvreté ; la destruction des emplois intermédiaires (industrie, services répétitifs), ce qui polarise le marché du travail (les emplois se concentrent aux deux extrémités : très qualifiés, peu qualifiés), ce qui accroît les inégalités et fait disparaître la mobilité sociale ; la polarisation du marché du travail est due bien davantage au progrès technique qu’à la globalisation ; la crise climatique, avec une progression aujourd’hui d es émissions de CO 2 beaucoup plus rapide que ce qui est compatible avec les engagements climatiques internationaux, une menace supplémentaire sur les emplois intermédiaire s et le risque d’erreurs technologiques ; le recul de la croissance de long terme, des gains de productivité malgré l’effort d’innovation, de modernisation des entreprises, ce qui rend d’autant plus insupportable la hausse de la part des profits dans le PIB. Il ne faut pas oublier les succès obtenus par le capitalisme néo-libéral : hausse forte du niveau de vie et des conditions de vie, recul très important de la pauvreté dans les pays émergents. Mais les quatre défis du capitalisme dominent certainement aujourd’hui ces succès dans la perception des opinions. Certains pensent que le capitalisme « néo-libéral » ne peut pas relever ces défis et qu’il faudra passer à une autre forme d’organisation de la société : capitalisme étatique à la chinoise, socialisme… Peut-on imaginer que le capitalisme « néo-libéral » soit corrigé de manière à répondre à ces quatre défis ? Quelles seraient les réponses ? Reprenons les quatre défis.