Polarisation du marché du travail, soutien des bas salaires, compétitivité, montée en gamme et déficits publics
Nous allons prendre l’exemple de la France, mais cette analyse s’applique à tous les pays de l’OCDE. La structure des emplois évolue selon le modèle de polarisation : les emplois intermédiaires (dans l’industrie en particulier) sont remplacés, un peu, par des emplois sophistiqués, beaucoup par des emplois peu sophistiqués dans les services domestiques. Ceci fait apparaître une hausse du nombre d’emplois avec de bas salaires et une hausse des inégalités. Il est alors légitime de soutenir les bas salaires, mais ceci ne peut pas se faire en accroissant les salaires, pour éviter la perte de compétitivité et la destruction d’emplois ; ce soutien passe alors nécessairement par un supplément de revenu versé par l’Etat aux personnes ayant de bas revenu (« l’impôt négatif », appelé prime d’activité en France). La réduction des inégalités implique alors une hausse du déficit public, qui n’est supportable que s’il y a en parallèle une montée en gamme de l’économie, une hausse du taux d’emploi, d’où un supplément d e recettes fiscales qui fait disparaître le déficit public. La bipolarisation des emplois ne peut donc être corrigée que s’il y a redressement de la production potentielle.