Pour le Monde ou pour l’OCDE, voit-on un choc de demande ou un choc d’offre derrière l’inflation ?
Si la hausse de l’inflation est due à un choc positif de demande, il est légitime de passer à une politique monétaire et à une politique budgétaire plus restrictive s . Mais si elle est due à l’insuffisance de l’offre, il faut réfléchir aux moyens de stimuler l’offre, plutôt que de choisir de faire reculer la demande autant que l’offre. On peut alors regarder pour le Monde et pour l’OCDE : le niveau de la production ; la structure de la demande entre biens et services et la demande de matières premières ; l’offre de travail ; l’investissement. On peut alors conclure que l’inflation : ne vient pas d’un déséquilibre global sur le marché des biens et services, il n’y a pas d’excès global de demande malgré la faiblesse de l’offre de travail ; vient surtout de la déformation de la structure de la demande des services vers les biens , ce qui cr é e une insuffisance de l’offre pour ce qui est nécessaire à la production de biens (matières premières, transport, semi-conducteurs … ). Cela rend l’analyse habituelle plus difficile à mener. Si la structure de la demande se rééquilibre progressivement au profit des services, cela fera disparaître les déséquilibres qui créent l’inflation. Une politique budgétaire restrictive réduit globalement la demande, et n’est donc pas adaptée. Une politique monétaire restrictive a des avantages et des inconvénients : elle peut pénaliser la demande de biens plus que la demande de services, et donc déformer la structure de la demande dans la bonne direction ; mais elle peut aussi freiner les investissements qui sont nécessaires pour stimuler l’offre (transport, matières premières, énergies renouvelables), ce qui est défavorable.