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Patrick Artus

Pour qu’il y ait une crise de la dette publique de la France, il faudrait que les investisseurs non-résidents puissent et veuillent basculer vers une autre dette publique de la zone euro

Aujourd’hui, 53 % de la dette publique de la France (c’est-à-dire 1 640 Md€) sont détenu s par les non-résidents. Pour qu’une crise de la dette publique de la France puisse se déclencher, il faudrait que ces investisseurs non-résidents puissent vendre une quantité importante de dette publique française et acheter une quantité importante de dette d’autres pays de la zone euro puisque l’ arbitrage se ferait essentiellement entre des dettes en euros. Les autres pays de la zone euro concernés doivent donc avoir une dette publique de grande taille, ce qui limite le choix à l’Allemagne, l’Italie et l’Espagne. L’offre nette de dette de l’Allemagne est très faible, avec la politique budgétaire restrictive menée, et un achat massif de dette allemande ferait plonger le taux d’intérêt à long terme de l’Allemagne à un niveau inacceptable. La situation des finances publiques de l’Italie est pire que celle des finances publiques de la France, et il est donc très improbable que de la dette italienne soit substituée à de la dette française dans les portefeuilles des investisseurs. Il reste la possibilité de substituer de la dette espagnole à de la dette française. Mais, si la croissance de l’Espagne a été forte récemment, l’Espagne a toujours des caractéristiques économiques inquiétantes : recul de la productivité, faiblesse du taux d’emploi, faiblesse des compétences… On ne voit donc pas quelle dette , en réalité , pourrait être substituée à la dette de la France.
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