Pour savoir si l’inflation revient, il faut regarder le marché du travail, mais aussi le marché des biens et services
L’inflation sous-jacente est faible aux Etats-Unis et dans la zone euro, alors que la tension sur le marché du travail est forte. On pourrait alors s’attendre au retour de l’inflation, ce qui changerait la perspective pour les politiques monétaires. Mais pour que l’inflation sous-jacente augmente il faut : que la baisse du chômage conduise à une accélération du coût salarial unitaire, donc que les effets de Courbe de Phillips soient suffisants ; mais aussi, ce qu’il ne faut pas oublier, que la situation du marché des biens et services permette aux entreprises d’accroître leurs prix (que le « pricing power » des entreprises soit suffisant). Si la concurrence, domestique ou extérieure, est forte, si la situation cyclique se dégrade, les entreprises ne peuvent pas augmenter leurs prix, même si le coût salarial unitaire accélère. Aujourd’hui, aux Etats-Unis le coût salarial unitaire n’accélère pas ; dans la zone euro, le coût salarial unitaire accélère, mais pas les prix.