Pour un actionnariat salarié massif dans les pays de l’OCDE, c’est-à-dire pour la dilution des actionnaires anciens
L’écart considérable entre le rendement des fonds propres pour les actionnaires (RoE) et les taux d’intérêt sans risque, qui est lié à la déformation du partage des revenus au détriment des salariés, contribue à faire apparaître une forte tension sociale. Une première solution serait de rééquilibrer le partage des revenus en faveur des salariés par une hausse rapide des salaires. Mais cette solution présente des dangers : il faut la coordonner entre les pays pour éviter des distorsions de compétitivité ; elle peut faire réapparaître l’inflation et des politiques monétaires restrictives. Il y a alors une autre possibilité : une augmentation massive de capital au profit des salariés pour réaliser une distribution d’actions gratuites aux salariés, donc un fort développement de l’actionnariat salarié. Alors que le capitalisme contemporain cherche la relution par les rachats d’actions, il faudrait au contraire une dilution des actionnaires anciens au profit des salariés, qui bien sûr réduirait le RoE, mais donnerait du patrimoine et du revenu aux salariés sans dégrader la compétitivité-coût et sans faire réapparaître d’inflation.