Pourquoi des interventions de change faites par le Trésor sont moins efficaces que des interventions de change faites par la Banque Centrale, sauf s’il y a simultanément Quantitative Easing ?
Le Trésor des Etats-Unis pourrait éventuellement réaliser des interventions de change pour affaiblir le dollar, alors que, normalement (ce qu’on a vu dans le passé en Chine, au Japon) c’est la Banque Centrale qui réalise les interventions de change. Il faut alors comprendre les mécanismes mis en œuvre : si le Trésor réalise des interventions de change, il émet de la dette dans sa monnaie pour acheter de la dette en devises. S’il s’agit des Etats-Unis, les investisseurs détiendront ex ante davantage de dette en dollar s et moins de dette dans les autres devises, et, s’ils rééquilibrent leurs portefeuilles en vendant de la dette en dollar s , ceci déprécie le dollar ; si la Banque Centrale réalise des in terventions de change, elle crée de la monnaie pour acheter de la dette en devises. S’il s’agit des Etats-Unis, les investisseurs détiendront ex ante davantage de monnaie en dollar s et moins de dette dans les autres devises. Il y a donc deux effets qui se cumulent : le remplacement de devises par le dollar dans les portefeuilles des investisseurs (ce qui est le même effet que quand le Trésor intervient) ; une politique monétaire expansionniste aux Etats-Unis avec un supplément de création monétaire. La politique monétaire expansionniste étant par elle-même une cause de dépréciation du taux de change, les interventions de change par la Banque Centrale sont plus efficaces que celles par le Trésor ; mais s’il y a interventions d e change par le Trésor et Quantitative Easing, on retrouve exactement les interventions de change par la Banque Centrale : les obligations (en dollars s’il s’agit toujours des Etats-Unis) émises par le Trésor sont achetées par la Banque Centrale qui les remplace par de la monnaie (en dollars).