Pourquoi la crise de 2008-2009 a-t-elle fortement réduit le pouvoir de négociation des salariés ?
Nous partons d’estimations économétriques qui montrent que l’effet du taux de chômage sur la croissance des salaires a beaucoup diminué, après la crise de 2008-2009, aux Etats-Unis, au Royaume-Uni, dans la zone euro et au Japon, ce qui s’interprète comme une perte importante de pouvoir de négociation des salariés. Comment expliquer cette baisse forte du pouvoir de négociation des salariés ? Probablement : par le transfert des emplois de l’industrie vers les entreprises de services, où la syndicalisation est faible, la capacité de négociation des salariés est faible ; par l’intensification de la concurrence sur les marchés des biens, qui pousse les entreprises à résister aux demandes de hausse des salaires ; par la volonté des entreprises de redresser rapidement leur profitabilité ; par le besoin qu’ont les chômeurs de retrouver un emploi, même avec un salaire faible, après une longue période de chômage élevé.