Pourquoi le partage des revenus ne s’est-il pas déformé au détriment des salariés en France ?

Depuis la fin des années 1990, le partage des revenus s’est fortement déformé au détriment des salariés dans l’ensemble de l’OCDE, mais pas en France. Pourquoi cette situation particulière de la France qui doit rendre prudent quand on y commente les évolutions salariales ? On l’observe aussi en Italie, et en Italie on peut l’expliquer par l’absence de gains de productivité, mais en France les gains de productivité ont presque autant augmenté que dans les autres pays de l’OCDE ; le salaire minimum est élevé en France par rapport au salaire médian, ce qui a empêché la faiblesse des bas salaires observé e dans d’autres pays de l’OCDE ; les grandes entreprises multinationales (CAC 40) ont un poids important dans l’économie française, et peuvent distribuer à leurs salariés français une partie des profits mondiaux qu’elles réalisent ; même si la syndicalisation est faible en France, le pouvoir des syndicats est resté plus élevé que dans les pays anglo-saxons ou au Japon ; le capitalisme français est probablement moins dur, plus inclusif, que le capitalisme anglo-saxon.