Pourquoi les Banques Centrales ne s’intéressent-elles pas aux prix de l’immobilier ?
Quand on analyse la formation des taux d’intérêt directeurs des Banques Centrales aux États-Unis, dans la zone euro, au Royaume-Uni, on voit que les Banques Centrales ne réagissent pas à la hausse des prix de l’immobilier, qui pourtant a des effets économiques et sociaux très négatifs. Pourquoi ? Les arguments habituels pour qu’une Banque Centrale ne réagisse pas à l’évolution des prix des actifs (apparition d’un aléa de moralité, problème de contrôlabilité, difficulté pour connaître le « bon » prix d’un actif) ne s’appliquent pas aux prix de l’immobilier ; il peut y avoir conflit d’objectif s entre la stabilité des prix des biens et services et la stabilité des prix de l’immobilier, et les Banques Centrales privilégient alors les prix des biens et services ; les Banques Centrales pourraient-elles penser que la hausse des prix de l’immobilier est favorable ? En créant des effets de richesse qui soutiennent la demande ? En provoquant des mécanismes de rééquilibrage de portefeuille qui augmentent la demande de monnaie donc permettent d’absorber une offre de monnaie plus importante ? Simplement, les Banques Centrales refusent de monter leurs taux d’intérêt dans les périodes de croissance, associées à des prix de l’immobilier plus élevés, pour ne pas freiner la croissance.