Pourquoi les pays émergents ne peuvent pas utiliser le Quantitative Easing (l’Helicopter Money) ?
Dans beaucoup de pays émergents apparaît la tentation d’utiliser, comme dans les pays de l’OCDE, le Quantitative Easing (l’Helicopter Money) pour lutter contre la pauvreté, pour financer des investissements publics utiles. Mais il faut décourager l’usage du Quantitative Easing et de l’Helicopter Money dans les pays émergents : même si l’utilisation initiale de la monnaie créée est efficace, ultérieurement la monnaie créée, qui continue à circuler, soit sera investie de manière inutile, soit sera convertie en devises ; il faut comprendre que ceci est vrai même si le premier agent économique qui reçoit la monnaie en fait un bon usage ; le risque essentiel dans les pays émergents est donc que la création monétaire alimente des sorties de capitaux qui conduisent à la dépréciation du taux de change, d’où : la détérioration des termes de l’échange et le recul du pouvoir d’achat (avec l’inflation importée) et de la demande intérieure ; l’apparition de primes de risque de change et d’inflation anticipée qui font monter les taux d’intérêt. si le pays émergent a un taux d’épargne faible, la stimulation de la demande intérieure par l’Helicopter Money aboutit à un déficit extérieur, à l’accumulation de dette extérieure, et à un risque de crise de balance des paiements. La création monétaire n’est évidemment pas un substitut à l’épargne domestique.