Pourquoi les taux d’intérêt à long terme ne sont-ils pas montés davantage dans la zone euro ?
Depuis le début de 2018, les sorties de capitaux obligataires depuis la zone euro sont très importantes. Les investisseurs s’inquiètent de la crise italienne, à nouveau du risque d’explosion de l’euro. C es sorties considérables de capitaux obligataires auraient dû faire monter les taux d’intérêt à long terme de la zone euro, pour l’ensemble des pays de la zone euro, pays du cœur et pays périphériques pris ensemble. Or cette hausse a été très faible. Comment expliquer que les taux d’intérêt à long terme de la zone euro n’aient pas augmenté davantage malgré les sorties de capitaux en obligations ? La hausse de l’aversion pour le risque repousse les investisseurs des pays périphériques vers les pays du cœur, mais ne doit pas normalement modifier le taux d’intérêt à long terme de l’ensemble de la zone euro ; la seule explication possible est alors que les investisseurs domestiques se sont reportés des autres actifs financiers (actions, obligations d’entreprise s ) vers les obligations du secteur public et ont remplacé les non-résidents. L’observation des faits montre que cette explication est bien la bonne.