Pourquoi les taux d’intérêt négatifs conduisent finalement à une politique monétaire restrictive
Plusieurs Banques Centrales (BCE, Banque Centrale de Suède - Riksbank, Banque Nationale Suisse ) ont décidé de mettre en place des politiques de taux d’intérêt négatif. La littérature de recherche économique montre aujourd’hui que les politiques de taux d’intérêt négatif conduisent, à terme, à une politique monétaire restrictive. L’argument est que ces politiques réduisent la profitabilité des banques et leurs fonds propres, d’où une contraction de l’offre de crédit et, en conséquence, une hausse des marges de taux d’intérêt sur les crédits(1). Dans le cas de la zone euro et de la BCE, nous nous interrogeons sur la présence de cet effet. Nous ne voyons pas qu’il soit présent aujourd’hui. La prise en compte de ce risque qu’un taux d’intérêt directeur négatif de la Banque Centrale conduise finalement à une politique monétaire en réalité restrictive devrait amener la BCE à sortir de la politique de taux d’intérêt négatif, même si ce mécanisme n’est pas encore visible aujourd’hui. Ceci est montré dans le cas de la Suède par : G. EGGERTSON, R. JUELSRUD, L. SUMMERS, E.G. WOLD (2019 ) “Negative Nominal Interest Rates and the Bank Lend ing Cha nnel†NBER Working Paper n°25416 , janvier