Pourquoi l’inflation restera forte dans la zone euro : le marché du travail restera tendu
La faiblesse des gains de productivité dans la zone euro peut s’expliquer par le fait que les nouveaux emplois créés sont des emplois pourvus par des personnes de moins en moins qualifiées, au fur et à mesure que le taux de chômage baisse. L’absence de gains de productivité implique, même avec une croissance faible, que l’emploi continue à augmenter, et que le marché du travail reste tendu. Cette tension persistante sur le marché du travail implique une hausse forte et aussi persistante des salaires, l’absence de gains de productivité conduit à une hausse très forte des coûts salariaux unitaires. Il apparaît donc un cercle vicieux : absence de gains de productivité, poursuite de créations d’emplois, tension persistante sur le marché du travail, coûts salariaux unitaires en forte hausse et donc inflation (hors énergie et alimentation) restant forte, le recul de l’inflation ne pouvant venir que d’une baisse des prix des importations ou d’une baisse des marges bénéficiaires, qui ne peuvent pas être permanentes.