Pourquoi n’y a-t-il pas beaucoup plus de levier d’endettement ?
Aux É tats-Unis et dans la zone euro, aujourd’hui, les taux d’intérêt sont inférieurs aux taux de croissance. Ceci devrait conduire normalement : à un fort levier d’endettement des ménages pour consommer (donc à une forte baisse du taux d’épargne) ; à un fort levier d’endettement des entreprises pour investir ; à un fort levier d’endettement de tous les agents économiques pour acheter des actions ou de l’immobilier. Or, la seule forme de hausse du levier d’endettement qu’on observe est celle des entreprises américaines qui s’endettent pour racheter leurs actions, mais pas plus que dans le passé. Pourquoi cette « frilosité » devant le levier d’endettement alors que les taux d’intérêt sont aussi faibles par rapport à la croissance des revenus (des profits, des bénéfices, des loyers, des revenus des ménages) ? Peut-être : parce que les différents agents économiques ne croient pas que les taux d’intérêt vont rester durablement bas ; parce que même si les taux d’intérêt sont très bas, il y a une contrainte qui limite le niveau de l’endettement.