Prix de l’immobilier, salaires et prix de consommation en France : tirer toutes les conséquences

De 1990 à aujourd’hui, en France, le prix de l’immobilier résidentiel a augmenté de 214 %, le salaire nominal par tête de 97 % et le prix à la consommation de 60 %. Le salaire réel (en pouvoir d’achat) a donc augmenté de 23 % en termes de consommation, diminué de 37 % en termes de capacité à acheter des logements. Si on regarde les mêmes évolutions en Allemagne, on voit une progression (de 1990 à 2021) de 92 % des prix de l’immobilier résidentiel, de 98 % du salaire nominal par tête, de 69 % du prix de consommation. On voit l’énorme différence entre la France et l’Allemagne en ce qui concerne le prix relatif des logements. Quand on calcule un indice de coût de la vie qui intègre le coût du logement en France, on voit que le pouvoir d’achat des salariés en France, de 1990 à aujourd’hui, a en réalité augmenté de 9 % en 30 ans, et non de 23 %. D’où vient cette distorsion, dangereuse économiquement et socialement, et comment la corriger ? Elle résulte : de la stimulation de la demande de logements (taux d’intérêt de plus en plus bas, aides diverses au logement) ; alors que l’offre de logement s reste insuffisante, et est affaiblie par l’écart entre loyers et prix de l’immobilier, et ces évolutions vont être amplifiées par la crise de la Covid. Il faut donc sortir de la logique de soutien de la demande de logements, et passer à une logique de construction de logements, seul moyen d’arrêter la hausse du prix relatif des logements.