Quand la politique monétaire fait baisser les taux d’intérêt sans risque, que se passe-t-il avec les primes de risque ?
Une politique monétaire expansionniste a comme effet direct de faire baisser les taux d’intérêt sans risque, puisque les Banques Centrales achètent essentiellement des dettes sans risque. Quel est alors l’effet de la baisse des taux d’intérêt sans risque sur les primes de risque ? On peut être confronté à deux mécanismes qui ont des effets opposés sur les primes de risque : le « canal du risque » de la politique monétaire : les investisseurs, puisque les taux d’intérêt sans risque sont très bas, se reportent sur les actifs risqués, ce qui fait baisser les primes de risque ; c’est ce qu’on observe pour les dettes High Yield des entreprises, pour les dettes des banques ; le « canal de la prudence » : si les investisseurs restent prudents au sujet des actifs risqués, la baisse des taux d’intérêt sans risque sera compensée par la hausse de la prime de risque, ce qui empêche la hausse des prix des actifs risqués ; c’est ce qu’on observe pour les actions. Il n’est donc pas certain, en général, qu’une politique monétaire expansionniste fasse baisser les primes de risque.