Quand le taux d’intérêt à long terme est de beaucoup inférieur au taux de croissance, c’est la sévérité de la contrainte de liquidité (d’endettement) qui détermine les prix des actifs
Plaçons-nous dans la situation présente où le taux d’intérêt à long terme, même accru d’une prime de risque « normale », est inférieur au taux de croissance de long terme. Dans cette configuration, la somme actualisée des revenus futurs procurés par la détention d’un actif est infinie : la valeur fondamentale d’un actif n’existe plus, il n’y a plus de force de rappel vers la valeur fondamentale. Dit autrement, dans cette configuration, il est optimal de s’endetter sans limite pour acheter des actifs. La hausse des prix des actifs se poursuit donc tant que les épargnants peuvent obtenir des ressources pour acheter des actifs ; elle s’arrête quand les épargnants ne peuvent pas s’endetter davantage (sont confrontés à une « contrainte de liquidité »). C’est donc la capacité d’endettement des épargnants, dans cette situation, qui détermine le prix des actifs, pas la valeur fondamentale des actifs.