Que changerait l’introduction de cryptomonnaies de Banque Centrale de détail ?
Nous nous intéressons aux effets de l’introduction de cryptomonnaies de Banque Centrale (CBDC) de détail (c’est-à-dire détenues par les agents économiques non bancaires). Ces effets viennent de la substitution, à l’actif des agents économiques, de ces cryptomonnaies aux dépôts bancaires (s’il y a substitution aux seuls billets, il ne se passe rien). À l’équilibre, si les banques ont moins de dépôts à leur passif, que peut-il se passer ? Si les banques ont des réserves excédentaires à la Banque Centrale, elles vont seulement réduire ces réserves excédentaires du montant de la perte de dépôts, et il ne se passe rien. Il ne se passe rien non plus si la cryptomonnaie de Banque Centrale est simplement substituée aux billet s. Si les banques n’ont pas de réserves excédentaires, la perte de dépôts implique la contraction de leur actif. Il y a alors plusieurs possibilités : les banques détiennent des obligations qu’elles vendent à la Banque Centrale, et elles ne réduisent pas l’encours de crédit ; les banques émettent des obligations, détenues à l’équilibre par la Banque Centrale , pour remplacer les dépôts ; les banques réduisent l’encours de crédit, et les agents économiques se financent davantage en obligations, qui sont à l’équilibre détenues par la Banque Centrale. Au total : dans certains cas (substitution de CBDC aux billets, réduction des réserves excédentaires) , il ne se passe rien ; une partie du seigneuriage est transféré e des banques vers la Banque Centrale ; quand on consolide l’État et la Banque Centrale, cet agent économique agrégé se finance davantage sous forme monétaire et moins en obligations ; si les banques peuvent vendre des obligations qu’elles détiennent ou émettre des obligations, il n’y a pas désintermédiation du financement de l’économie ; si elles ne peuvent pas, il y a réduction du crédit et désintermédiation.