Que faudrait-il pour éviter que les politiques monétaires très expansionnistes soient inefficaces ?
Les politiques monétaires très expansionnistes menées dans les pays de l’OCDE ont-elles été efficaces ? Il faut d’abord définir l’efficacité. Certainement, ces politiques ont réduit les taux de défaut et le risque de défaut des emprunteurs publics et privés. Mais ont-elles augmenté la croissance potentielle et le taux d’emploi, ce qui était un de leurs objectifs centraux ? Deux mécanismes peuvent fortement limiter l’efficacité, de ce point de v u e , des politiques monétaires expansionnistes : l’aplatissement des courbes des taux d’intérêt affaiblit les banques, p eut réduire l’offre de crédit bancaire et l’investissement ; le fait que le rendement exigé des fonds propres et du capital soit resté très élevé malgré la baisse des taux d’intérêt à long terme peut faire dispara î tre l’effet des politiques monétaires expansionnistes sur l’investissement des entreprises. À l’inverse, si les politiques monétaires expansionnistes permettent des dépenses publiques et des investissements publics plus élevés, et si cela augmente la croissance potentielle , ou bien si le soutien de la demande entraîne les entreprises à devenir plus productives, à accro î tre l’emploi, alors l’efficacité des politiques monétaires expansionnistes est renforcée. Au total, l’effet des politiques monétaires expansionnistes sur la croissance potentielle (les gains de productivité, le taux d’emploi) semble être positif seulement lorsque la politique monétaire reste expansionniste alors que le taux de chômage est déjà faible (c’est-à-dire lorsqu’il y a « surchauffe »).