Que faut-il pour que le « néo-fisherisme » ait tort ?
Le « néo- fisherisme » part de la relation de Fisher qui s’écrit à long terme : Taux d'intérêt nominal = Taux d'intérêt réel + Inflation Si : les Banques Centrales contrôlent à long terme les taux d’intérêt nominaux, à toutes maturités, ce qui est à peu près le cas ; le taux d’intérêt réel revient à long terme à un niveau d’équilibre dépendant des caractéristiques structurelles de l’économie ( é quilibre épargne-investissement, donc propension à épargner, besoin d’investir, progrès technique…) ; alors à long terme l’inflation dépend du taux d’intérêt nominal ; une baisse durable du taux d’intérêt nominal conduit à une baisse de l’inflation, ce qui peut choquer. Pour que cela ne soit pas vrai, il faut qu’à long terme il puisse y avoir une inflation élevée et un taux d’intérêt nominal faible, donc un taux d’intérêt réel en permanence très négatif. Mais la rentabilité réelle du capital des entreprises est fortement positive. Pour que le taux d’intérêt réel puisse être fortement négatif à long terme, il faut donc qu’il n’y ait aucun arbitrage entre les obligations et les actifs représentatifs du capital des entreprises. S’il y a arbitrage, le taux d’intérêt réel sur les obligations va converger vers la rentabilité réelle du capital des entreprises, et il y a néo- fisherisme . L’absence d’arbitrage peut venir : soit de la permanence des achats d’obligations par les Banques Centrales ; soit d’ une répression financière forte qui force les banques, les investisseurs institutionnels, à détenir des obligations et non des actifs représentatifs du capital des entreprises.