Que la rentabilité du capital des entreprises et l’exigence de rendement des fonds propres n’aient pas suivi à la baisse les taux d’intérêt est grave
Aux Etats-Unis et dans la zone euro, la rentabilité du capital physique des entreprises et le rendement des fonds propres des entreprises n’ont pas suivi à la baisse les taux d’intérêt. Cette divergence, qu’on peut interpréter comme la hausse de la prime de risque exigée sur l’investissement dans le capital des entreprises, a des conséquences graves : la baisse des taux d’intérêt n’a pas soutenu l’investissement public, l’exigence de rentabilité du capital n’a pas baissé ; l’horizon temporel des entreprises reste court malgré les taux d’intérêt très bas ; les entreprises sont incitées à utiliser le levier d’endettement (hausse de la dette, rachats d’actions) pour obtenir le rendement exigé des fonds propres ; les inégalités s’ouvrent entre ceux qui reçoivent les revenus du capital et les autres.