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Patrick Artus

Que penser de la politique budgétaire de J. Biden ?

Il faut distinguer le plan de relance de 1   900 Md$, et le plan d’investissement public de 2   250 Md$. On se demande souvent si le plan de relance n’est pas surdimensionné. Mais le problème en réalité est que le multiplicateur budgétaire associé au plan est très faible, à peine plus de 0,2 : pour 9 points de PIB d’argent public injectés dans l’économie, on a révisé de 2 points à la hausse la prévision de croissance des États-Unis. Une grande partie des transferts publics soit va être épargnée, soit va conduire à des importations. Le plan de relance va donc renforcer la bulle actions et dégrader la balance commerciale des États-Unis, avec un effet faible sur la production, ce qui est donc criti qu able , mais il ne s’agit p a s d’un problèm e de surdimensionne me nt (ni d’ailleurs d’un problème de risque inflationniste). Le plan d’investissement public comprend des investissements dans les infrastructures (ponts, ports, aéroports, pour 620  Md$ ), l’eau, le réseau électrique, les télécoms (110  Md$ ), la rénovation des bâtiments, des écoles, des crèches (210  Md$ ), une hausse des dépenses de santé et des dépenses pour les personnes âgées (400  Md$ ), l’aide à l’industrie et aux relocalisations (300  Md$ ), des dépenses de R&D (110  Md$ ) et de formation professionnelle (100  Md$ ). Il est financé essentiellement par la taxation des profits des entreprises. La question est donc de savoir si les effets positifs du plan d’investissement sur la croissance potentielle l’emportent sur les effets négatifs de la hausse des impôts. La réponse est probablement positive avec le faible niveau initial des impôts des entreprises américaines et leur forte profitabilité. Il reste à regarder l’effet des deux plans sur le Reste du Monde. La hausse des importations des États-Unis est évidemment positive, l’amplification de la bulle actions négative. Le point important est que les États-Unis devront attirer une partie croissante de l’épargne du Reste du Monde (essentiellement de la zone euro et des pays émergents autres que la Chine et les exportateurs de pétrole) pour financer leurs déficits, ce qui est une allocation de l’épargne mondiale globalement inefficace, défavorable à la zone euro et aux émergents qui auraient pu investir domestiquement cette épargne.
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Natixis
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Patrick Artus

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