Que peuvent raisonnablement faire de plus les Banques Centrales ?
Une fois que les taux d’intérêt, à court terme et à long terme, sont nuls ou négatifs, que peuvent faire de plus les Banques Centrales si elles veulent soutenir encore plus l’activité ? O n évoque souvent l ’«  helicopter money » (la Banque Centrale distribue de la monnaie à la population). Mais il faut comprendre : d’une par t qu’un transfert public financé par une émission de dette publique, qui est ensuite achetée par la Banque Centrale contre création monétaire est exactement équivalent à de l’« helicopter money » ; d’autre part que, dans une démocratie, c’est à l’Etat et au Parlement de décider de mettre en place des transferts de revenu à la population, pas à la Banque Centrale. Ce raisonnement vaut ici pour le fonds d’investissement que certains voudraient voir financer par la création de monnaie ; une autre idée est celle de la « politique monétaire verte ». La Banque Centrale achèterait de préférence des obligations vertes ou des actifs représentatifs de prêts verts. Ceci créerait une distorsion de prix en faveur des actifs financiers verts, mais cette distorsion de prix est parfaitement acceptable puisqu’elle correspond à une externalité (la réduction des émissions de gaz à effet de serre). La politique monétaire expansionniste a d’ailleurs déjà fait apparaître des distorsions de prix beaucoup moins justifiables (par exemple entre obligations et actions).