Que se passe-t-il quand les taux d’intérêt réels sont durablement extrêmement négatifs ?
Le cumul de la crise de la Covid et de la guerre en Ukraine va très probablement conduire, aux États-Unis et dans la zone euro, à des taux d’intérêt réels à long terme durablement très fortement négatifs. En effet , l’inflation va être forte et le recul de la croissance ainsi que le contexte de guerre vont impliquer que les Banques Centrales réagissent peu à l’inflation. Il faut donc se demander ce que sont les conséquences de taux d’intérêt réels longtemps très négatifs : sur les économies, il y a normalement soutien de l’investissement, des entreprises et des ménages, hausse du levier d’endettement des entreprises ; sur les marchés financiers, il y a normalement recherche systématique de protection contre l’inflation et sortie des portefeuilles obligataires, d’où le soutien des prix des obligations indexé e s sur l’inflation, de tous les actifs réels (immobilier, infrastructures, Private Equity et même actions cotées), même si la croissance est affaiblie ; les taux d’endettement public ne vont pas suivre à la hausse les déficits publics grâce à la taxation des détenteurs d’obligations.