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Patrick Artus

Que se passerait-il si les épargnants perdaient confiance dans les Etats ?

En principe, puisqu’elle est monétisée par les Banques Centrales, la très forte hausse des taux d’endettement public ne devrait pas inquiéter les épargnants. En effet, la dette publique détenue par les Banques Centrales est de facto annulée dès lors que les Banques Centrales s’engagent à ne pas réduire ultérieurement la taille de leur bilan. Mais il est possible que la hausse forte des taux d’endettement public provoque quand même un mouvement de défiance des épargnants, s’ils ne comprennent pas le mécanisme décrit ci-dessus, s’ils pensent que les Banques Centrales voudront réduire la taille de leur bilan dans le futur . On pourrait alors observer : l’inquiétude devant une possible politique budgétaire restrictive avec des hausses d’impôts, qui déclencherait une hausse de l’épargne de précaution, donc un recul de la demande ; l’inquiétude devant une possible insolvabilité des Etats, qui provoquerait des ventes d’obligations du secteur public et la nécessité pour les Banques Centrales d’acheter beaucoup plus de dette publique ; il y aurait alors une encore plus forte création monétaire, avec les risques induits d’instabilité financière. Il faut donc que les Etats et les Banques Centrale arrivent à convaincre les épargnants-investisseurs qu’il n’y aura pas de problème de solvabilité budgétaire grâce à la monétisation irréversible des dettes publiques.
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Natixis
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