Que va-t-il se passer avec l’excédent d’épargne financière des ménages ?
Nous regardons les situations des États-Unis, de la zone euro, de la France. À la fin de 2020, les ménages de ces pays détiennent un très important excédent d’épargne, dû à l’impossibilité de dépenser avec la crise sanitaire alors que les revenus ont été stabilisés par les politiques budgétaires. Comment va être utilisé cet excédent d’épargne financière ? Nous ne croyons pas qu’il sera consommé ; la consommation perdue ne se rattrape pas, les intentions d’épargner restent fortes ; nous pensons qu’il sera investi, et il y a alors trois possibilités : un investissement en actifs sans risque (liquidités, dettes sans risque, assurance-vie) ; un investissement immobilier ; un investissement efficace dans les fonds propres des entreprises , dans des infrastructures utiles (transition énergétique, infrastructures numériques…), dans l’innovation… S’il y a investissement en actifs sans risque, le rôle des intermédiaires financiers (banques, assurances) pour financer l’économie sera accru, et la question de leur régulation sera encore plus posée. S’il y a investissement immobilier, il y aura forte hausse des prix de l’immobilier avec les effets désagréables induits. Il reste alors aux É tats à mettre en place les incitations pour diriger l’excès d’épargne vers les investissements efficaces.